1 ~ Arts et politiques de l'émancipation
Questions initiales
Déplacer les lignes.
Le XXe siècle a vu l'émergence de nombreux mouvements d'émancipation. Partout dans le monde, des travailleurs, des femmes, des étudiants, rêvant d’un monde meilleur, s’y sont impliqués corps et âme : pour le socialisme, pour l’égalité des femmes, pour des indépendances, pour les droits de la personne ou pour des formes de vie différentes. Des conquêtes ont été réalisées. Sont survenus également des échecs, des désillusions, des abandons.
Du 19ème au 20ème l'art a accompagné les espérances politiques, que ce soit en poésie, musique, peinture, architecture. Revendications formelles de liberté et d'égalité proche du plan politique. Les formes même des œuvres témoignaient d'une remise en question des sensibilités et du partage politique établi, formes reflétant des processus d'émancipation, de désir de rapports nouveaux à la politique et de nouvelles visibilités sociales.
Aujourd'hui quelles perspectives ? Des sursauts populaires ont essaimé ces dernières années. Printemps arabe, mouvement 15M, Indignados, révolution des casseroles, Occupy Wall Street, Nuit Debout. L’idée d’une émancipation collective a-t-elle chassé celle de la « fin de l’histoire »1 ? Au-delà de ses premières manifestations, la remise à l’ordre du jour des méthodes de pensées de la domination (néolibéralisme, anti-féminisme, anti-intellectualisme, capitalisme) semble avoir érodé leurs contours critiques. En témoigne, à l'échelle internationale la galerie des personnages fantasques et en Europe le retour de pensées de la domination.
Une première grande question: l’émancipation concerne-elle le moment d’insurrection ou peut-elle prendre une forme durable ? Que veut dire le terme même d’émancipation ? S'agit-il du moment où les personnes qui n’ont habituellement pas de voix se font entendre et revendiquent l’égalité lors de moments insurrectionnels. S'agit-il de la remise en question de l’institution et prise de position nouvelle sur celle-ci. Ce questionnement sera notre toile de fond, nous étudierons d’ailleurs différentes conceptions de l’émancipation, ce qui nous permettra d’éprouver les variations et divergences.
En parallèle, ce que j'aimerais vous proposer est un déplacement par rapport à une approche classique de la politique, changer la perspective pour placer la question de l'émancipation sur d'autres contours. Penser le politique c'est plutôt une question classique2, ce qui le serait beaucoup moins, ce serait de se demander s'il n'y a pas une forme du politique qui habite toujours et déjà la pensée3.
Les formes du politique sont toujours liées à des questions qui dépassent le politique, elles ont toujours une dimension métaphysique4 et esthétique5. Si bien que politique et pensée fonctionnent ensemble, passent l'une dans l'autre. La politique établit des régimes de significations qui pénètrent affects, pensées, imaginations, rêves, tandis que la pensée implique des régimes politiques de visibilité et d'énonciation qui hantent les concepts et les pratiques6.
Nous nous intéresserons à des philosophies pour lesquelles une pensée de l’émancipation ne se limite pas à cette extériorité convenue d’un « sujet à émanciper »7, mais implique une ressaisie critique des formes d’institution et d’inscription de la pensée. Des philosophies qui ont pris au sérieux la question de la forme de la pensée et du discours, et par extension la capacité qu’a celui-ci à créer un monde. Philosophies de l’émancipation, elles ont poursuivi les effets de la pensée jusque dans les plis de celle-ci où se manifestent aussi bien les premiers linéaments de l’aliénation que la ressaisie originaire de l’expérience par l’intuition.
Nous ferons des pas de côté en direction de ces pensées pour trouver les ressources d’une bifurcation dans la pensée de la politique. La réflexion tentera de montrer ce que signifie cette idée que la politique telle que nous l’entendons n’a pas toujours existé comme telle et qu’elle procède même de moments d'invention et de création. Nous montrerons comment ce concept de bifurcation (décisif chez Blanqui: « Seul le chapitre des bifurcations reste ouvert à l’espérance. ») investit par Nietzsche puis Deleuze nous amène à penser ensemble art, politique et philosophie.
Que critiquer de notre monde ?
Il serait légitime de se poser la question, avant de s'élancer, quelles critiques de notre monde ?
« Chaque humain exerce une certaine activité intellectuelle, adopte une vision du monde, une ligne de conduite morale délibérée, et contribue donc à défendre et à faire prévaloir une certaine vision du monde » (Gramsci, Les intellectuels et l'organisation de la culture).
Forme de la société, forme de la pensée. La forme intérieure de la philosophie a elle-même longtemps été lié au modèle de l'appareil d’État, elle a souvent été l'intériorisation de la la forme-dominante dans la pensée, comme si la pensée était toujours déjà hantée par une forme lui fixant des buts, des chemins, des canaux, des organes, tout un organon. Soit donc le transfère d'un modèle de souveraineté, et de l'empire du vrai, un seul vrai comme base du partage, comme si la vérité avait une fondation immuable que la pensée dévoilerait8.
Cette forme de pensée devenue strate ou intériorisation de l'institué acquiert une lourdeur. Cette intériorité est tout autre chose que de la pensée, c'est de l'autorité9. Cette idée culmine fatalement dans l'image de la pensée comme jugement, tribunal, reconnaissance, loi morale a priori. D'ailleurs si la pensée est en mesure d'autoriser, de justifier, de sanctionner, ce n'est pas de sa force propre mais par le seul transfert de l'autorité des pouvoirs établis en elle.
Mais cette idée ne va pas de soi. La pensée, dans son sens large, est-ce l'orthodoxie, le dogme, la souveraineté ? Bien au contraire, la pensée s'agence avec le dehors, a un rapport immédiat avec ce qui la dépasse, avec les forces qui traversent les êtres et le monde, puissances nouvelles de vie. Dès lors comment résister aux exercices du pouvoir, de l'autorité, du dogme et s'en émanciper ? C'est plutôt de cette perspective que je souhaite partir. S'émanciper de l'institué, de l'hétéronomie10, du dogme, de l'autorité. Nous manquons toujours de résistance au présent11.
Ce présent ne nous échappe pas. Quand le pouvoir devient contrôle des vies, surveillance des corps et des âmes, règlement de la santé, de la vie et de la mort, quand celui-ci réduit l'humain à une pure gestion de la vie, alors la question n'est plus l'humain abstrait mais les pratiques de vie qui ouvrent la vie au lieu de l'enfermer dans des codes et des normes. Le fonctionnalisme et l'utilitarisme matérialiste inhérents à la marchandisation ont partout produit un vide. Un monde vide.
La solitude, la précarité, l'indifférence, l'angoisse, l'exclusion, la misère, le statut d'étranger, les identités de genre et de race, toutes les catégories que ce rapport au monde déploie pour rendre illisible le monde sous l'angle social, le rendent de plus en plus limpide. Chacun est à soi-même et aux autres le plus étranger12. Un voile a été disposé entre nous et nous-même, qui nous écarte de la vie et la rend impossible. Il en va identiquement du monde, dont quelque chose nous sépare, et nous barre l'accès.
Aujourd'hui la menace est grande car les structures d'affaire, c'est à dire de calcul et de transparence, de l'instauration d'une transparence qui est toujours calculable s'imposent massivement. C'est occulter toute notre part d'opacité et de sensibilité par nature incalculable, puissances d'infini.
L'existence de l'humain en tant qu'individu vivant se trouve formellement séparée de son existence en tant que membre d'une communauté où désir de liberté et d'égalité vont de pair. Celui-ci et celle-ci ne sont d'ailleurs plus admis à participer aux affaires publiques depuis bien longtemps. Enfin, l'intuition et les affects semblent largement déprécier puisqu'il s'agit d'être rentable partout, efficace à tout moment, ce qui n'est pas sans lien avec une certaine conception de la valeur et du travail.
Pour autant, tout porte à croire que les questions d'émancipation et de création de nouveaux rapports au monde ne sont pas épuisées.
Les perspectives d'une alchimie de l'émancipation.
Qu'entendre par émancipation dans cette complexité.
L'étymologie nous renvoie à Emancipare, de manceps (« possesseur ») avec le préfixe ex- (« hors de »). Émanciper, affranchir de la tutelle. Aliéner, abandonner la possession d'un bien. Manceps provient de manus (« main ») et capio (« prendre ») : « celui qui prend en main » et de lecture plus marxiste : la main qui prend (Acheteur, acquéreur, adjudicataire. Par extension, propriétaire, maître.
Pour tenter d’y voir plus clair revenons à la première grande définition de l’émancipation, celle de Kant. Kant définit l'émancipation comme la sortie par l'être humain de l'état de tutelle13. Mouvement de fracture du sens établi et de son autorité. L'émancipation peut être comprise comme mise en question et position par rapport à l'institution, aux représentations et aux lois instituées. Nous pouvons la définir comme l’action d'affranchir ou de s'affranchir d'une autorité, de servitudes ou de préjugés.
C'est une altération radicale de l'être, questionnement de l'inquestionnable, de l'infini et de l'indéterminé. Mouvement de la réflexivité poussé à la strate ontologique14 qui permet l'émergence de nouvelles déterminations en tant que source interminable de sens. L'émancipation n'est pas un passage mais un déplacement. C'est un mouvement de pensée15.
Comment se déprendre de ce dont nous avons hérité, et ce dans quoi nous avons été éduqué ? Il faut que la règle se brouille, soit mise en question pour un pas vers l'émancipation. Spontanéité, rupture, événement, rencontre avec l'Autre, jeu sur les mots et sur le langage en sont les ouvertures. S'il n'y a pas de destitution du maître des significations, celui qui impose à autrui ses significations, alors il n'y a pas la possibilité d'entrer dans la construction du monde.
Il faut être clair sur la définition de l'émancipation. Une politique d'émancipation est celle qui ne nous fait pas sortir de la servitude passionnelle16 mais bien plutôt qui l'affirme. La politique est surtout une bifurcation dans la dynamique des affects collectifs. L'émancipation, c'est vivre avec la servitude passionnelle, la libération n'est pas une libération par rapport à cette servitude là.
Cette réflexion nous engage vers un anarchisme de l'imaginaire. An-arché c'est à dire pas d'arché, de principe au fondement des choses. Il y a un stade élémentaire : le désir qui investit et crée du sens. Pas de valeurs préexistantes, mais une puissance de l'affect imaginant. Pour autant, nous ne pouvons pas vivre dans un axe chaotique, il y a toujours position d'une forme, d'une signification, d'un sens et plus largement d'un imaginaire.
Les nouvelles lignes, formes et figures que cette ouverture fait voir et imagine sont elles-mêmes toujours incertaines, incertitude quant à la forme, la clôture, la fondation qui va se dresser sur ce fond magmatique. Il y a un moment où émancipation et hétéronomie sont indissociables : lorsque la forme se pose. L'aliénation s'établit lorsque les créations ou les produits deviennent distants, étranger aux créateurs et créatrices jusqu'à ce qu'une nouvelle ouverture réapparaisse. Comment ne pas oublier que toute forme repose sur un magma, du chaos17 ? L’émancipation est-elle vouée à se retourner en son contraire?
Il faut regarder du côté des résistances et des effectivités parallèles, des constructions de significations sociales, des remises en cause et tentatives, réussites, échecs de créations. Quand bien même, la Psyché peut être rétive aux significations imaginaires dominantes, il y a alors un aléa conflictuel, ressource de conflictualité. La violence de la signification qui rencontre l'énergie profonde de l'être crée en retour un désir d'investissement conflictuel dans le monde. A l'instar du rêve, l'humain est un élément infini, à l'insondable puissance.
Un bouillonnement de vie impossible à clôturer indéfiniment. La résistance vient toujours de l'extérieur de la forme-domination. Résister : ne pas renoncer à inventer des formes de vie nouvelles, opposer l'invention perpétuelle de la vie à la vie uniformément contenue dont le pouvoir et la pensée-Pouvoir a besoin. Les significations instituées n'épuisent pas le désir, Rien n'est jamais entièrement fixé, l'être a une puissance originaire infinie.
La Psyché est brisure du pour-soi, ouverture, fracturation de la niche de l'en-soi du vivant. Elle ouvre une ouverture folle et a-réel. Au fond, la vérité n'est que l'expression de ce mouvement d'ouverture et de clôture qui s'ensuit de l'occultation du chaos. La vérité est donc expérience d'une forme, mise en forme du chaos, création d'un monde. Expérience à la fois esthétique et politique.
L'émancipation par le monde.
Résister c'est configurer des mondes possibles, participer à l'élucidation du monde. L'émancipation est un combat sans fin : pour créer de nouvelles formes et de nouvelles perspectives. Cela rend l'expérience d'émancipation, de la mise en cause de la croyance représentée et instituée toujours vertigineuse. Se poser la question : à quoi va ressembler le monde est impossible, cela part du désir, des capacités d'imagination qui sont inimaginables et inouïes. Aucunes prescriptions, seules des bifurcations peuvent se créer à partir du déjà-là.
Si les sociétés sont instituées pour rendre la vie vivable en créant des significations imaginaires alors le risque est bien celui d'une distanciation et aliénation du monde. Pour preuve, l'épistémé18 moderne et cartésienne, ajoutée à tout un champs de vecteurs a produit un désenchantement et une élimination du mystérieux. Ce bouleversement s'est accompagné d'une transformation dans notre conception des concepts de cosmos et de monde, qui pratiquement jusqu'au 15ème siècle s'organisaient à travers Aristote et sa physique.
La physique d'Aristote est une théorie des lieux : les étants19 ont des lieux, ils appartiennent à des sphères et il y a des étants microcosmiques, macrocosmiques et cosmiques. Ainsi les âmes végétatives, sensitives et noétiques vivent dans la sphère sublunaire, sous la lune, qui est un lieu, un topos régi par une cosmologie. Chez Aristote cosmos désigne donc l’organisation du monde et ses figures imaginaires qui le structurent, notamment les dieux et déesses, qui désignent tant les mots que les expériences, c’est à dire leur représentation culturelle ainsi que les lois politiques prises par la collectivité. La cosmologie est pensée comme présente dans l’existence même à travers les mots et les choses. Limite : les cosmologies sont considérées comme figées et le monde immuable, ce qui n'est pas sans poser problème quant à la question de la domination.
Le 15ème siècle bouleverse justement ces rapports et le rapport au cosmos se transforme. Avec Kepler, Newton, Galilée le cosmos devient synonyme de l'univers et l'univers est un espace infini et homogène, ce qui va être formalisé par Descartes20. Le cosmos ancien devient symbole d'un monde clos et l'univers symbole de l'infini. La science devient hors temps et hors situation spatiale. Passage d'un discours cosmologique vers un discours astrophysique et entrée dans la physique mathématique.
Grandeur de ce changement : l'infini peut se penser à partir d'une matière dynamique, d'une immanence21. Complexité : cette approche scientifique réduit toute localité à n'être qu'un point contingent et accidentel dans une nécessité universelle qui est totalement indifférente à son positionnement dans un espace et dans un temps. Se déploie le discours d'une loi universelle, certes dynamique, mais linéaire.
Dans la sphère sociale et politique cela se figurera par un discours sur le progrès, loi d'amélioration et d'expansion « naturelle ». Pour aboutir finalement à la destruction des limites de la non calculabilité22, à l’institution d'une raison instrumentale et d'une domination non plus de la Religion mais de la Raison utilitariste. Domination sur les corps, les âmes et les êtres non-humains. Instauration d'un nouveau discours sur le monde et le cosmos.
Se savoir créateur et créatrice du monde, participer de sa création et de ses métamorphoses c'est donc le modeler et poser la question du cosmos. Finalement qu'est ce qu'une révolution ? Un changement de cosmos et de monde. Comment remettre en question un ordre, nous revoilà sur notre question de l'émancipation et de la bifurcation. La question de la cosmologie n'est pas séparable de la question de la vérité, elle est liée à un certain cosmos, ou micro-cosmologie et macro-cosmologie. Une histoire de la vérité et de sa circulation est inévitablement liée à une histoire des discours et des organes de publication.
Les cosmologies sont plurielles et il y a plusieurs microcosmes car habiter un microcosme c'est lui donner une âme. Les relations microcosme, macrocosme et cosmos étant imagées par des récits, des mythes, des mythologies qui jalonnent les relations d'échelles. Bifurquer dans l'ordre présent suppose de réinventer des modes de vie et des pensées ouvrant des fenêtres sur l'imagination radicale23. Inventer des modes de vie ce sera renouer avec des cosmologies désirables.
La vitalité du politique passe alors par l'invention de régimes de sensibilité, de visibilité, de perceptibilités nouvelles qui retissent le social. C'est dans ce mouvement de création, cette capacité à créer des formes, des affects, des visions du monde que se restaure une croyance au monde, seul remède à l'expansion du nihilisme, au culte du néant. C'est retisser des mondes devenus inconsistants, vides, désertés. Opposer la puissance créatrice et configuratrice de mondes à l'amputation des possibilités de vie24.
C'est dans l'humain même qu'il faut libérer la vie. En invoquant la vie il ne s'agit pas de renvoyer à une naturalité primitive. Il s'agit plutôt de libérer l'humain, dans sa puissance vitale de penser, d'agir, de créer. C'est un élargissement de l'humain à des possibles inouïs, à des vies in-vécues, plus riches de la diversité même des choses et des êtres. Comment redonner espérance à la Terre autrement, comment éviter sinon que les forces mortifères ne la détruisent25 ?
La catastrophe nihiliste n'est pas seulement politique, elle n'entraîne pas la Terre dans le néant par la seule politique, mais par l'autorité de l'humain sur la Terre, sur le vivant, les corps et les pensées. Cette clôture nihiliste, Terre morte, est un désert sans possibles, réduit aux quadrillages de pouvoir et de contrôle, aux impératifs de domination humaine26. Question d'un monde commun et de ses variations, de la pluralité de mondes, des cosmologies et de leurs relations, de l'émancipation par des formes révolutionnaires.
Notes
1La fin de l’histoire comprise ici dans le sens que lui a donné Francis Fukuyama: les modèles politiques américain et européen en place et l’économie politique n’ont plus d’entraves et constituent l’accomplissement de l’histoire et des sociétés humaines.
2La question de savoir comment s'organise les institutions d'une société, le cadre général de la gestion, ou bien la constitution et la législation, les luttes au sein de la société ainsi que la relation entre pouvoir et actions citoyennes.
3Montebello Esthétiques de Deleuze.
4Une connaissance du monde, des choses ou des processus en tant qu'ils existent « au-delà » et indépendamment de l’expérience sensible que nous en avons.
5L'esthétique définit étymologiquement la science du sensible. Ce sens est présent, par exemple, dans la Critique de la Raison pure de Kant, où l'esthétique est l'étude de la sensibilité ou des sens. Dans sa définition la plus large, l'esthétique a pour objet les perceptions sensorielles, l'essence et la perception du beau, les émotions et jugements liés aux perceptions, ainsi que l'art sous toutes ses formes. L'esthétique peut être également une métaphysique de la vérité, qui s'efforce de dévoiler la source originelle de toute beauté sensible : par exemple, le reflet de l'intelligible dans la matière (Platon), la manifestation de l'idée (Hegel), de la volonté (Schopenhauer), de l'être (Heidegger).
6Montebello Esthétiques de Deleuze.
7L'émancipation n'émanerait pas de la personne même mais d'une instance extérieure qui se chargerait d'en endosser la mission.
8Montebello Esthétiques de Deleuze.
9Montebello Esthétiques de Deleuze.
10C'est à dire que la loi que je suis n'émane pas de moi mais vient d'une instance extérieure que je ne remets pas en question.
11Montebello Esthétiques de Deleuze.
12Karl Marx, Grundrisse: « La dépendance universelle des individus indifférents les uns aux autres constitue leur lien social. Ce lien social s’exprime dans la valeur d’échange ».
13Emmanuel Kant, Qu'est ce que les Lumières ?
14L'ontologie dans son sens le plus général s'interroge sur la signification du mot « être ». « Qu'est ce que l'être ? », considérée comme question inaugurale, c'est-à-dire première dans le temps et première dans l'ordre de la connaissance.
15Nietzsche : penser est une mise en relief.
16D'après Spinoza, nous agissons vraiment, nous sommes «actifs», lorsque nous sommes par nous-mêmes la cause de nos actes et de nos sentiments. Nous sommes au contraire «passifs» quand nos actes, nos sentiments ne s’expliquent pas par nous, mais par des causes extérieures. Nous sommes donc nécessairement en proie aux passions: elles sont les affections du corps et les sentiments de l’âme, dont nous ne sommes pas la cause, et qui nous poussent à certains actes. Joie et tristesse sont les passions fondamentales. C'est l'imagination qui préside au développement des passions. Elle procède par rapprochements, associations, ressemblances vagues, causalités illusoires, loin de tout rapport conforme à l’ordre réel des choses. Entraînés par ces associations automatiques, nous sommes toujours contraints par nos passions.
17Comment peut se déployer un imaginaire collectif qui soit du côté de l'émancipation et de l'autonomie ? Notamment par les images : comment faire qu'elles ne soient pas du côté d'une domination ?
18Ensemble des connaissances scientifiques, du savoir d’une époque et ses présupposés.
19L'étant est un concept philosophique désignant ce qui est. Ce concept permet de distinguer, l'expérience phénoménologique vécue par tout humain en contact avec le monde dans lequel il est immergé, du concept métaphysique du philosophe qui s'interroge sur l'essence de cette présence.
20Alexandre Koyré, Du monde clos à l'univers infini.
21Désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance qui indique une cause extérieure et supérieure.
22Karl Polanyi, La grande transformation. Ce que Polanyi appelle le désencastrement du marché.
23Nietzsche affirme savoir ce qu'est un véritable combat contre la culture dans une perspective d'émancipation. Non pas sa destruction mais un combat pour défendre la puissance an-historique, an-achronique, hétéro-chronique, utopique, métaphysique de l'art comme sa capacité à sublimer les désirs pour les transmuer en force autonome
24Montebello Esthétiques de Deleuze.
25Montebello Esthétiques de Deleuze.
26Montebello Esthétiques de Deleuze.
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